La Traversée

2 dessins (crayon sur papier)

Bianca Argimon grandit dans les années 90 , C’est la décennie de la transition, de ruptures, de paradoxes, du début et de la fin. Le passage déchiré d’un esprit nouveau entre deux mondes opposés que furent les années 80, terminées par la chute du mur de Berlin, et le 3e millénaire commencé par l’effondrement des tours jumelles à New York. C’est une décennie coincée entre l’effondrement de symboles, pleine de contradictions, surtout vécue comme un compte à rebours, vers la fin du monde avec l’an 2000 . Le travail de Bianca Argimon génère une rencontre entre le divertissement populaire, des faits historiques, l’histoire de l’art et les événements socio politiques de son temps. Souvent qualifiées de « satire socio-politique » ses oeuvres sont des fables sans texte où le regard se laisse entrainé par les différents éléments et symboles entremêlés, tout en prenant de multiples formes, du dessin au crayon, à la sculpture et à l’installation. Sensible au détail, l’artiste détourne des images célèbres ou iconiques, les mêle à des éléments anecdotiques et dépeint des réalités – souvent dissimulées – de notre temps. Ses œuvres amènent le regardeur face à des évidences aussi sérieuses que drôles.

En venant à Chamonix, Bianca Argimon observe les flux humains qui parcourent la ville, les pentes, et les sommets. Elle s’amuse des clichés touristiques, des bouquetins sur les mugs, et des ballets de parapentistes. Tout en s’imprégnant du Chamonix de 2024, et plus largement de ce que constituent aujourd’hui les Hautes- Alpes, l’artiste puise dans les récits historiques qui ont marqué la région. Une histoire en particulier retient son attention : celle du Passage des Alpes d’Hannibal en l’an 218 av. JC. Les récits de cette traversée mythique font état d’un périple où les moyens les plus inattendus sont déployés pour atteindre le but du général carthaginois et de son armée : atteindre l’Italie en passant par le massif alpin. Surtout, ce qui donne sa particularité à cette aventure c’est la présence d’éléphants.

Pour La Traversée, Bianca Argimon imagine à sa manière le Passage des Alpes d’Hannibal. A première vue, un cortège humain défile à travers les hautes montagnes. En tête des personnes semblent creuser le chemin à l’aide de marteau à pointe. Après une première lecture de cette scène aux semblants historiques, le visiteur s’arrête sur quelques détails dissonants. Subtilement, l’artiste place et joue de détails contemporains et décalés qui apportent une lecture pleine de dérision à ce mythe incontournable

Expositions (sélection)

2024

• « Demain est annulé », group show, Fondation EDF pour l’Art Contemporain, Paris
• « Des exploits, des chefs d’oeuvres », group show, Frac Sud, Marseille
• « Body Symphonies », group show, curated by Marion Guggenheim and Nicolas de Wavrin, Paris

2023

• ArtBasel Hong Kong, Villepin Gallery, Hong Kong
• “Le citron est la fleur la plus sincère”, group show, Filles du Calvaire gallery, Paris

2022

• « À Mains Nues », group show, MacVal, Paris
• « Formes du Transfert », group show, Fondation Hermès, Magasins Généraux, Paris
• « Itinérance », group show, Académie des Beaux Arts, Paris
• « Catharsis », solo show, Le Portique, CRAC, Le Havre
• “Ce à quoi nous tenons”, group show, Fondation Lambert, Avignon

2021

• « Itinérance », group show, Casa de Velàzquez, Madrid
• « Désordre des possibles », group show, Espace Voltaire, Paris
• « Art of Sport », group show, Copenhagen Contemporary, Copenhagen

2020

• « Reality is not what it seems », Galerie Jousse Entreprise, Paris
• « Le vent se lève », group show, MACVAL, Ile-de-France
• « Error 404 », solo show, Centre Culturel Jean Cocteau, Les Lilas

2019

• « Bac à sable », group show, d’après une proposition de Margaux Bonapera, Arles
• Biennale, group show , la Maison Rouge, Paris
• « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? », group show, Galerie Jeune Création, Fondation Fiminco, Romainville

2018

• « Par Amour du Jeu », group show, Magasins Généraux, Paris